Et maintenant que vais-je faire ? Stéphane Dieutre
Publié le 5 Septembre 2021
Le confinement a eu parfois l'effet d'une remise en question, sur notre rapport au monde ou notre place dans cet univers vaste.
Stéphane Dieutre, fondateur de l'Institut Aristote, n'a pas attendu ce bouleversement mondial pour venir en aide aux personnes en quête d'eux-mêmes et de leur rapport au travail. Dans son livre, il préconise un retour au questionnement de soi et de son épanouissement pour le bien de soi et d'autrui, par le biais du philosophe Aristote.
Dans sa fondation, les clients viennent avec une problématique : une partie d'eux-mêmes n'est plus en phase avec leur épanouissement personnel et professionnel. A la recherche de son "eudaïmonia"qui se situe en soi-même, dans le sentiment profond de son épanouissement. Pour atteindre cet accomplissement, il faut suivre une technique de recherche de personnages-talents (qui diffèrent d'une personne à l'autre), réussir à mettre de côté les ombres (poids des convenances, perte d'un statut économique, manque de confiance en soi...) et enfin atteindre son but. La démarche paraît longue et peut susciter des remises en question existentielle.
Certes, le livre demeure très intéressant du point de vue réalisation de soi pour le bien des autres. Mais, je constate que toutes les personnes qui font appels à cet entretien personnalisé avec un référent (un coach, un psychologue...) peuvent financièrement se le permettre. Même si je reconnais qu'ils peuvent tout perdre. Le choix des réalisations est authentique cependant le choix des exemples restent élitistes. Au demeurant, le livre reste accessible au plus grand nombre néanmoins un entretien avec la fondation Aristote demeure le pivot central pour se comprendre et découvrir ses personnages-talents.
Pour compléter cette quête de sa relation à sa soi et aux autres, je vous conseille de vous tourner vers des philosophes comme Aristote, Nietzsche ou Platon.
Le philosophe Alain Deneault, parmi d'autres, s'est insurgé contre cet état de fait qui a permis l'avènement de la "médiocratie", titre d'un de ses livres, A trop standardiser le travail, on standardise les travailleurs au point de niveler leurs comportements, comme leurs productions ou leurs prestations. Résultat : "L'essentiel pour l'individu consiste alors à jouer le jeu (...), c'est-à-dire à respecter l'état de domination exercé par les modalités médiocres elles-mêmes et à passer sous les fourches caudines du réseau dont il fait partie intégrante."
Elle postule que rien n'est inutile dans un parcours personnel ou professionnel, car tout converge vers la réalisation d'une singularité. Relier entre eux, dans une trajectoire, des points apparemment hasardeux et parfois même divergents est souvent possible, et toujours source d'enseignements.
"Connais-toi toi-même", le chemin vers l'eudaïmonia suppose non seulement d'apprécier et de développer nos talents, mais aussi de reconnaître et apprivoiser nos parts obscures. Comme si on ne pouvait regarder la beauté sans percevoir aussi son arrière-plan fait de noirceur.